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Préface du dossier spirituel du pèlerinage
Prenez et lisez !
Le récent Motu proprio Traditionis custodes entend – purement et simplement – confiner la messe de toujours. Les nombreuses restrictions imposées à sa célébration en feraient – si l’on se croyait obligé de les suivre – une messe « pas pour tous et pas partout » ! La raison de ces mesures ostracisantes est que la messe tridentine est considérée par les autorités romaines actuelles, comme une messe pour inadaptés, une liturgie pour des rétrogrades incapables de s’ouvrir au monde moderne.
Face à cela, retentit aujourd’hui encore le cri de Charette exhortant fièrement ses hommes : « On nous dit que nous sommes les suppôts des vieilles superstitions ; faut rire ! Mais en face de ces démons qui renaissent de siècle en siècle, sommes une jeunesse, Messieurs ! Sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de la fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver pour elle et pour ses fils, la créature humaine, la liberté de l’homme intérieur. »
Cette liberté de l’homme intérieur dont Bernanos disait avec lucidité que la modernité la jugeait insupportable : « On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure. »
C’est de cela qu’il s’agit : d’un côté, la vieillesse du monde prétendument moderne ; de l’autre, la jeunesse éternelle de Dieu. Or, comme nous l’enseigne saint Jean : « Tout ce qui est dans le monde – la concupiscence de la chair, la concupiscence des yeux, et l'orgueil de la vie – ne vient point du Père, mais du monde. Le monde passe, et sa concupiscence aussi ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement. » (1 Jn 2, 16-17)
Oui, la triple concupiscence du monde passe : celle de la chair se délite, celle des yeux se débilite, et l’orgueil de la vie meurt. En revanche, la jeunesse de la fidélité à Dieu demeure éternellement.
Nous sommes la jeunesse de Dieu, tel est le thème de notre pèlerinage. Non pas un pèlerinage de trois jours, à la Pentecôte 2022, mais de tous les jours pendant ces mois de préparation. En effet, nous n’avons pas trop d’une année pour disposer nos âmes à cette belle marche qui se transformera en magnifique procession dans les rues de Paris, le lundi de Pentecôte.
C’est ce que nous montrent les auteurs cités dans ce dossier pour nous aider à nous préparer tout au long de l’année. Ce recueil nous offre des textes doctrinaux, illustrés de témoignages vibrants où la foi n’est pas seulement crue mais vécue. Exempla trahunt, ces exemples exercent sur nous une attraction qui doit être irrésistible. Ne résistons pas !
Alors nous traverserons les plaines de la Beauce en direction de Paris, nous avalerons les kilomètres vers la Place Vauban, comme nous aurons porté, au cours de cette année, le poids du jour dans l’accomplissement fidèle de notre devoir d’état.
Des âmes chagrines, des esprits pusillanimes préféreront se plaindre et geindre sur le sort qui leur est réservé, au prétexte qu’elles ne veulent pas être dupes, parce qu’elles savent bien, elles, la méchanceté des temps présents et la malice des hommes qui nous gouvernent. Pauvre prétexte qui n’oublie qu’une chose : Dieu est tout-puissant et rien sur cette terre ne se fait sans sa permission. Aucune épreuve ne nous est imposée sans que sa grâce ne vienne nous aider à la porter vaillamment.
Les pèlerins de la Pentecôte écarteront cette vision truquée qui ne présente qu’une réalité tronquée, amputée de sa dimension surnaturelle. Et si un doute les effleure, ils liront ce qu’écrit l’abbé Hugon : « On n’a pas besoin d’espérer ce qui est facile ou sous notre main. C’est à l’heure du danger, quand la lutte est plus âpre, que les apparences humaines militent contre nous. Voilà pourquoi les saints sont loués d’avoir gardé l’espérance quand tout semblait l’exclure : in spem contra spem, comme il est dit d’Abraham. » (Voir le texte 37, p. 48)
Et si nous faiblissons, méditons les paroles de l’abbé Berto : « Habituez- vous à juger divinement ; or une des choses qui fait que nous jugeons humainement, c’est que nous nous attachons plus au résultat qu’aux moyens, plus à la victoire qu’au combat, plus au succès qu’à l’effort. Cela nous trouble inévitablement, car comme nous ne sommes pas les maîtres du résultat, de la victoire, du succès, le manque d’abandon en cette matière aboutit à mettre notre volonté en opposition plus ou moins sourde avec la volonté de Dieu. C’est autrement qu’il faut comprendre les choses. Mettez donc bien dans votre cœur la résolution d’employer les moyens qui dépendent de vous, la résolution de combattre, la résolution de faire effort, et laissez au Bon Dieu le soin de couronner cela par le triomphe ou par l’échec, à son gré. » (Voir le texte 39, p. 49)
Certes, aujourd’hui, on prétend abusivement confiner la messe de toujours, mais avec l’abbé Pagliarani nous répondons : « Nous possédons un trésor dont nous ne mesurons pas toujours toute la valeur, et que nous gardons peut-être trop par habitude. Quand quelque chose de précieux est attaqué ou méprisé, on en mesure mieux toute la valeur. » Au fond, ce que cette épreuve exige de nous, c’est que nous donnions enfin la preuve – nette et vigoureuse – que la messe de toujours est bien « l’étendard d’une Eglise qui défie le monde et qui est certaine de la victoire, car sa bataille n’est autre que la continuation de celle que Notre Seigneur a menée pour détruire le péché et le royaume de Satan. C’est par la messe, et à travers la messe, que Notre Seigneur enrôle les âmes chrétiennes dans son propre combat, en les faisant participer à la fois à sa croix et à sa victoire. De tout cela découle une conception foncièrement militante de la vie chrétienne. Deux notes la caractérisent : l’esprit de sacrifice et une espérance inébranlable. » (Voir le texte 69, p. 76)
Et dans ce combat enthousiasmant parce qu’exigeant, nous ne sommes pas isolés, encore moins désolés, comme nous le rappelle Mgr Lefebvre :
« Forts de notre union à tous les élus du Ciel et à tous les catholiques de la terre qui veulent garder leur foi, nous sommes assurés de la victoire », avant d’en tirer la seule conclusion qui s’impose à toute âme magnanime : « Nous ne devons donc ni céder au découragement, ni ralentir le combat que nous livrons pour contribuer, à la mesure de notre dimension mais de toutes nos forces, au rétablissement du règne de Notre Seigneur Jésus-Christ sur les cœurs, sur les âmes, sur les familles, sur les nations. Qu’ainsi soit restaurée la civilisation chrétienne, puisque lui-même nous en a donné l’assurance, “les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle” (Mt. 16, 18). » (Voir le texte 81, p. 88)
Prenez et lisez ! Toutes ces citations sont dans le dossier que vous avez entre les mains. Méditez ces pages de feu qui éclairent l’intelligence et embrasent le cœur. Elles ne laisseront pas leur lecteur indemne. Il en sortira transformé. Transporté jusqu’à la Pentecôte 2022, et bien au-delà !
Ultreïa ! Ultreïa ! Et sus eia Deus adjuva nos !
Aidez-nous, mon Dieu, à aller toujours plus loin, toujours plus haut !
Suresnes, le 3 septembre 2021, en la fête de saint Pie X,
Abbé Benoît de Jorna Supérieur du district de France de la Fraternité Saint-Pie X